Au jour 5, nous participerons à notre troisième et dernière session virtuelle sur Zoom. Nous vous encourageons à compléter les lectures et activités suivantes, et à venir à la session virtuelle avec vos réflexions sur l’engagement communautaire, le dialogue et la formation.
Une partie de la session sera animée en espagnol avec une traduction simultanée en français et en anglais. Les participants peuvent interagir dans la langue de leur choix (anglais ou français).
Le 11 ou 18 juin de 8h30 à 11h30 (AST).
Facilitateurs
Dr Alexandra Carlier est une spécialiste de la gouvernance de l’eau et de la gestion intégrée des ressources en eau dans une perspective de genre et interculturelle, avec une expérience dans l’articulation des acteurs intergouvernementaux, institutionnels et de la société civile.
Mauricio Cerna possède une expertise dans la formation aux compétences douces pour le gouvernement et les communautés locales, et dans l’approche de genre liée aux questions d’eau et de changement climatique. Il est consultant sur la gouvernance de l’eau, l’adaptation au changement climatique et les conflits sociaux liés à la gestion de l’eau.
Ordre du jour de la session
Programme | 11 ou 18 juin 2021 |
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8h30-8h35 | Allocution de bienvenue et règles d’engagement |
8h35-8h40 | Objectifs de la session |
8h40-8h55 | Comment communiquons-nous ? |
8h55-9h15 | Ce que nous communiquons : informations, émotions et perceptions |
9h15-9h30 | Quelles sont nos expériences ? |
9h30-9h45 | Pause café |
9h45-10h15 | Comment communiquer et s’engager ? Techniques pour élaborer des messages clés destinés à des publics spécifiques |
10h15-11h20 | Dialogue des connaissances |
11h20-11h25 | Remarques finales |
11h25-11h30 | Conclusion et évaluation du programme de 5 jours (SurveyMonkey) |
Vous pouvez réaliser l’activité suivante depuis votre téléphone. Vous n’avez pas besoin d’installer l’application Padlet, cliquez sur le lien suivant pour compléter l’activité : https://padlet.com/manueldias30/8rlg5l8k3sf9k2t1
Activité Padlet
Avant de commencer le module 5, nous aimerions vous demander de faire un petit travail à domicile en utilisant l’outil Padlet.
Pour cet exercice, partagez une, deux ou trois photographies de lieux et de situations où l’eau est gaspillée par les citoyens, ou en raison de défaillances des infrastructures. Il peut s’agir d’une photographie actuelle dans votre quartier ou d’une photographie prise lors d’une précédente sortie sur le terrain.
Ensuite, écrivez l’histoire de la photographie dans un post sur Padlet, et ce que vous pensez et ressentez lorsque vous voyez de telles situations.
Instructions : Comment contribuer à ce Padlet ?
Comment contribuer à ce Padlet (cliquez pour agrandir)
Vous pouvez compléter cette activité depuis votre téléphone.
- Cliquez sur le bouton rose + dans le coin droit de votre écran ;
- Dans Rechercher un lieu par son nom, saisissez votre pays et sélectionnez-le dans la liste du menu déroulant.
- Cliquez sur l’option de téléchargement pour télécharger votre image.
- Cliquez sur le bouton à trois points pour accéder à des options plus avancées (c’est-à-dire l’enregistreur vidéo, l’emplacement, le dessin, etc.)
- Rédigez votre réponse et cliquez sur Enregistrer.
- Cliquez sur le bouton moins à gauche de votre écran pour faire un zoom arrière et localiser votre poste dans la région des Caraïbes.
- Double-cliquez sur votre entrée pour la modifier.
- Cliquez sur le bouton rose + pour poster une autre photo.
Introduction
Le dialogue et la participation sont deux dimensions de la gouvernance de l’eau, qui sont essentielles pour favoriser la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans un contexte de changement climatique. Grâce à eux, la confiance entre les utilisateurs, les gestionnaires et les techniciens de l’eau est accrue, les décisions conjointes sont encouragées, le risque de conflits est réduit et la résilience des communautés et des infrastructures de l’eau est renforcée. Pour ce faire, le dialogue et la participation nécessitent de renforcer les compétences non techniques des responsables et des collaborateurs du secteur de l’eau.
Ce module présente des concepts et des techniques visant à améliorer les compétences non techniques requises pour que le dialogue avec les communautés et leur participation aux questions d’eau et de résilience soient durables et orientés vers la coopération autour des ressources en eau et le renforcement de la résilience des communautés. En ce sens, il génère des capacités pour la mise en œuvre des concepts, suggestions et procédures techniques présentés dans les modules précédents.
Objectifs
À la fin de ce module, vous serez en mesure de :
- Différencier les concepts de gouvernance de l’eau, de dialogue et de participation autour des ressources en eau, dans le contexte du changement climatique et des instruments internationaux d’action ;
- Favoriser les processus de dialogue et de participation pour une gestion intégrée des ressources en eau résiliente au changement climatique ;
- Renforcer la communication et l’engagement entre vos institutions et les communautés locales ;
- Identifier, rendre visible et promouvoir les contributions des communautés locales face au changement climatique.
À savoir dans ce module
- Concepts to promote community involvement in IWRM: soft skills, water governance, dialogue, and community participation.
- International frameworks for community participation in natural resource management and sustainable development in the context of climate change: Paris Agreement, Sendai Framework, Convention on Biological Diversity and ILO Convention 169.
- Communication and local community relationship management: types of communication, techniques for dialogue and efficient communication (one liner, rule of three, list, comparison, metaphor and question) and dialogue of knowledge.
À faire dans ce module
Type | Durée |
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Les communautés locales comme sujets de connaissance | 15 min |
Gouvernance de l’eau | 15 min |
Communication au niveau communautaire | 20 min |
Dialogue des connaissances | 10 min |
Concepts clés : connaissances locales, gouvernance de l’eau, compétences non techniques, participation, dialogue, communication efficace et dialogue des connaissances.
1. Les communautés locales comme sujets de connaissance
Les problèmes générés par le changement climatique ont conduit ces dernières années à une plus grande reconnaissance, appréciation et promotion des connaissances des communautés vulnérables au changement climatique, dans le cadre du programme d’adaptation et de renforcement de la résilience. Cela a été possible parce que la communauté scientifique internationale, les instruments politiques internationaux et la société civile ont commencé à reconnaître les communautés (locales et autochtones) comme des sujets ou des protagonistes collectifs disposant de connaissances et de capacités pertinentes (GIEC, 2017). En ce sens, la formulation de propositions d’adaptation au changement climatique est de plus en plus participative et multidisciplinaire, car elles sont le résultat d’un dialogue entre différents domaines de connaissances, y compris les connaissances communautaires liées aux ressources naturelles, au climat et au temps (Lemos et Morehouse, 2005). Cela implique que la participation communautaire devient pertinente, dans la mesure où elle est reconnue dans divers documents de politique internationale.
1.1. Raison d’être de la participation et de la reconnaissance des savoirs locaux et autochtones dans les instruments politiques internationaux
Au niveau international, la participation des communautés locales à la production de connaissances relatives à la gestion des ressources naturelles et à l’adaptation au changement climatique est approuvée par divers instruments de politique publique. Ceux-ci suggèrent non seulement que les communautés doivent être impliquées et valorisées dans la formulation des initiatives politiques, mais aussi qu’elles ont un rôle à jouer dans la construction des connaissances.
En outre, ils ne présentent pas les communautés comme une réalité homogène. Ils reconnaissent qu’il existe parmi elles des localités ou des groupes indigènes dont les connaissances sont pertinentes pour les agendas du climat, de la réduction des risques et de la biodiversité, entre autres.
Considérations centrales sur la participation et les connaissances locales dans le programme de gestion du climat, des ressources naturelles et des risques.
La Convention sur la diversité biologique (cliquer pour agrandir)
Article 8: In-situ conservation(j) Sous réserve de sa législation nationale, respecte, préserve et maintient les connaissances, innovations et pratiques des communautés autochtones et locales qui incarnent des modes de vie traditionnels présentant un intérêt pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique et en favorise une application plus large avec l’approbation et la participation des détenteurs de ces connaissances, innovations et pratiques et encourage le partage équitable des avantages découlant de l’utilisation de ces connaissances, innovations et pratiques”.
Article 14. Évaluation des incidences et réduction des incidences négatives1. Chaque Partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu’il conviendra, doit :
a) Introduit des procédures appropriées exigeant une évaluation de l’impact sur l’environnement de ses projets proposés qui sont susceptibles d’avoir des effets négatifs importants sur la diversité biologique, en vue d’éviter ou de réduire au minimum ces effets et, le cas échéant, permet la participation du public à ces procédures ;
Article 17. Échange d’informations1. Les parties contractantes facilitent l’échange d’informations, provenant de toutes les sources accessibles au public, concernant la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, en tenant compte des besoins particuliers des pays en développement.
2. Cet échange d’informations comprend l’échange des résultats de la recherche technique, scientifique et socio-économique, ainsi que des informations sur les programmes de formation et de prospection, les connaissances spécialisées, les connaissances autochtones et traditionnelles en tant que telles et en combinaison avec les technologies visées à l’article 16, paragraphe 1 […].
Les accords de Paris (cliquer pour agrandir)
Article 12Article 12 “Les Parties coopèrent pour prendre des mesures, selon qu’il convient, afin de renforcer l’éducation, la formation, la sensibilisation du public, la participation du public et l’accès du public à l’information en matière de changements climatiques, en reconnaissant l’importance de ces mesures pour le renforcement des actions menées au titre du présent Accord”.
Article 7.5. déclare : “Les Parties reconnaissent que les mesures d’adaptation devraient suivre une démarche impulsée par les pays, soucieuse d’équité entre les sexes, participative et totalement transparente, prenant en considération les groupes, communautés et écosystèmes vulnérables, et devraient être fondées sur et guidées par les meilleures données scientifiques disponibles et, le cas échéant, les connaissances traditionnelles, les connaissances des peuples autochtones et les systèmes de connaissances locaux, en vue d’intégrer l’adaptation dans les politiques et mesures socioéconomiques et environnementales pertinentes, s’il y a lieu”.
Le cadre d’action de Sendai (cliquer pour agrandir)
Principes directeurs :g) La réduction des risques de catastrophe exige une approche multirisque et une prise de décision inclusive fondée sur le risque, reposant sur l’échange et la diffusion ouverts de données ventilées, notamment par sexe, âge et handicap, ainsi que sur des informations sur les risques facilement accessibles, actualisées, compréhensibles, scientifiques et non sensibles, complétées par les connaissances traditionnelles ;
Priorité 1. Comprendre les risques de catastrophei) Assurer l’utilisation des connaissances et pratiques traditionnelles, autochtones et locales, selon qu’il convient, pour compléter les connaissances scientifiques dans l’évaluation des risques de catastrophe et dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, stratégies, plans et programmes de secteurs spécifiques, avec une approche intersectorielle, qui devrait être adaptée aux localités et au contexte ;
Rôle des parties prenantes(iv) Les personnes âgées ont des années de connaissances, de compétences et de sagesse, qui sont des atouts inestimables pour réduire les risques de catastrophe, et elles devraient être incluses dans la conception des politiques, des plans et des mécanismes, y compris pour l’alerte précoce ;
v) Les peuples autochtones, par leur expérience et leurs connaissances traditionnelles, apportent une contribution importante à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans et de mécanismes, notamment pour l’alerte rapide ;
Un problème souvent évoqué lorsqu’on évoque les connaissances communautaires est qu’elles sont présentées de manière générale, alors qu’en réalité le type de connaissances et la contribution à la coproduction de connaissances pour l’adaptation au changement climatique peuvent varier en fonction de l’âge, de la culture et du sexe. Dans ce contexte, l’un des défis consiste à rendre les femmes et leurs contributions visibles en tant que membres des communautés ou des localités.
La reconnaissance des savoirs communautaires et leur intégration dans les politiques nationales et les instruments techniques doivent être sensibles au genre. En d’autres termes, il faut veiller à ce que les femmes et les hommes soient reconnus comme des personnes ayant des capacités, des chances et des droits égaux, et à ce que les écarts, les disparités et les barrières entre les sexes soient éliminés.
Tableau 1. | Définitions des écarts, inégalités et barrières entre les sexes. Source : UN-WOMEN (2019). Note d’orientation. Intégration de la dimension de genre, principes, dimensions et priorités pour la PVE. |
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Écarts entre les sexes | Des modèles inégaux d’accès, de participation et de contrôle des femmes et des hommes sur les ressources, les services, les opportunités et les bénéfices du développement. Elles peuvent être structurelles ou sexospécifiques et ont la capacité de renforcer les relations de pouvoir inégales entre les femmes et les hommes ou entre les groupes. |
Inégalités entre les sexes | Des situations injustes et évitables liées au genre. Par exemple, la violence à l’égard des femmes, qui repose sur une situation de subordination et de sous-estimation de la part des hommes et du système sexe-genre, crée un problème majeur pour les victimes elles-mêmes et pour la société dans son ensemble. |
Obstacles liés au genre | Il s’agit d’aspects qui ont un impact sur le problème et peuvent affecter les solutions possibles à celui-ci. Ces limitations et barrières peuvent être comprises comme un ensemble de valeurs, de croyances, d’attentes, de normes, de répartition du pouvoir et du prestige dans les relations entre hommes et femmes. |
https://www.unwomen.org/en/digital-library/publications/2019/09/gender-mainstreaming-principles-dimensions-and-priorities-for-pve
1.2. Qu’est-ce que les connaissances locales et indigènes ?
“Les connaissances locales et indigènes sont les connaissances, les compétences et les philosophies développées par des sociétés ayant une longue histoire d’interaction avec leur environnement naturel.”.
(UNESCO 2002, p.8)
Bien que toutes les connaissances locales ne soient pas des connaissances autochtones, elles désignent les connaissances que les citoyens possèdent et développent au fil du temps dans le cadre de leur expérience. Elles contribuent donc à la prise de décision locale et guident la vie quotidienne. C’est pourquoi elles jouent un rôle important dans les processus d’adaptation au changement climatique, la réduction de la vulnérabilité et le renforcement de la résilience.
Tableau 2. Connaissances locales et autochtones pour l’adaptation, l’analyse de scénarios, la réduction de la vulnérabilité et le renforcement de la résilience. Source : UNESCO (2002). Connaissances locales, objectifs mondiaux. Pp. 25.31 |
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“Connaissance adaptative pour la variabilité et le changement. Les connaissances des peuples autochtones ne sont pas un ensemble statique d’informations “traditionnelles”. Les peuples autochtones ont toujours été confrontés à la variabilité, à l’imprévisibilité et au changement de l’environnement. Leur savoir est donc un système dynamique qui est collectivement et continuellement revisité, remodelé et partagé à travers un réseau d’acteurs sociaux. Il conserve sa capacité d’adaptation et sa vitalité. En ce sens, les connaissances autochtones ressemblent à la science. La science se définit par la méthode scientifique et non comme un ensemble fixe de données, car celui-ci deviendrait inévitablement obsolète. Tout en reconnaissant la sagesse de leurs aînés, les détenteurs de savoirs autochtones soulignent le rôle central de leurs propres apprentissages et expériences. De cette manière, les générations successives adaptent et transforment leurs connaissances face à la variabilité et aux changements environnementaux”. “Évaluations communautaires des changements climatiques mondiaux. L’observation et l’interprétation des phénomènes météorologiques guident les activités des communautés locales depuis des millénaires. Les plantations et les récoltes, la transhumance ou la migration des troupeaux, le moment et le lieu de la chasse, de la pêche ou de la cueillette dépendent d’une compréhension détaillée du temps et du climat”. “Vulnérabilité et résilience dans un monde en mutation. Les peuples indigènes et les populations marginalisées sont particulièrement exposés et sensibles aux impacts du changement climatique en raison de leurs moyens de subsistance basés sur les ressources et de leurs terres natales situées dans des environnements marginaux. La petite taille des populations, l’isolement et l’absence de droits reconnus sur les ressources contribuent à leur vulnérabilité aux impacts économiques, sociaux et environnementaux qui sont exacerbés par le changement climatique. Malgré leur forte exposition et leur sensibilité, les peuples autochtones et les communautés locales réagissent activement au changement climatique, faisant preuve d’une grande ingéniosité. L’adaptation est ancrée dans les connaissances locales, les systèmes sociaux et les valeurs et attitudes culturelles. Les stratégies comprennent le maintien de la diversité génétique et des espèces dans les cultures et les troupeaux, la mobilité, l’utilisation diversifiée des paysages et des moyens de subsistance basés sur l’utilisation de ressources multiples. Les systèmes traditionnels de gouvernance et les réseaux sociaux renforcent la capacité à répondre collectivement au changement et à renforcer la résilience”. |
Pour le travail des organisations du secteur de l’eau, les connaissances locales et autochtones sont des sources pour la création et la mise en œuvre d’instruments tels que les normes, les directives d’action, les protocoles et les projets. Reconnaître cela implique que les institutions du secteur de l’eau reconnaissent que les communautés ne sont pas des agents passifs, mais des acteurs du développement possédant des connaissances qui doivent être identifiées, valorisées et incluses dans la prise de décision.